Mobilités et urbanisme sont intimement liés. Ce début d’année est marqué par une montée en puissance du projet de RER métropolitain tourangeau et l’émergence d’un nouveau quartier sur l’ancien site Michelin de Joué-lès-Tours. Une occasion unique d’esquisser les déplacements de demain en imaginant une nouvelle halte ferroviaire pour la 2e commune du département. Les gares de Joué-Centre et de La Douzillère pourraient également connaître un nouveau souffle.
A l’approche de la signature de la convention pour le projet de RER tourangeau qui aura lieu ce 27 janvier entre la Métropole, les principales villes et l’ensemble des intercommunalités d’Indre-et-Loire, de premières actions à engager à court et moyen terme se dessinent. Parmi les territoires les plus concernés, la 2e commune la plus peuplée du département, Joué-lès-Tours, semble avoir une carte à jouer avec son étoile ferroviaire à 3 branches.
Une future halte Michelin ?
Le sujet a même été abordé lors du dernier conseil municipal jocondien de 2022. Stéphanie Guérissi, conseillère d’opposition du groupe « Libres citoyens » a interrogé le maire Frédéric Augis, par ailleurs président de Tours Métropole Val de Loire sur la faisabilité de la construction d’une nouvelle gare aux abords de l’ancien site Michelin. Initialement destinée à accueillir un quartier d’affaires, cette emprise de près de 20 hectares verra finalement sortir de terre une zone mixte partagée entre des activités tertiaires et de l’habitat. Si l’objectif des 5000 emplois est maintenu, entre 1 300 et 1 600 logements sont également prévus à terme. Plusieurs infrastructures de loisirs, des commerces et des prestations hôtelières viendront compléter le tout. Les premiers travaux sont attendus pour la fin de l’année ou tout début 2024.
Autant de nouveaux services qui génèreront d’importants besoins de mobilité. Bien que nécessaire, la construction d’une passerelle piétons-cyclistes entre ce nouveau quartier et l’espace Malraux ne sera pas suffisante. La proximité immédiate du périphérique et la carence actuelle d’offre de transports en commun dans ce secteur laissent craindre une utilisation massive des transports routiers avec toutes les externalités négatives qu’ils comportent (congestion, pollution, bruit…). Pour éviter cette situation, la construction d’une halte ferroviaire pensée en connexion avec ses infrastructures de rabattement (stationnement, axes cyclables sécurisés…) parait être incontournable. Les voyageurs seraient alors reliés au centre-ville de Tours en moins de 10 minutes. Un temps que nul autre mode ne peut égaler.
L’ancien site Michelin a la chance d’être jouxté par 2 voies ferrées, celles de Loches et de Chinon. Elles ont fait l’objet de travaux de rénovation conséquents en 2021 et 2022. Dans sa réponse à Madame Guérissi, Frédéric Augis s’est montré très enthousiaste face à ce projet. Parallèlement, il appelle à développer une liaison de bus à haut niveau de service (BHNS) entre Ballan-Miré et Joué-lès-Tours via le quartier des Bretonnières, la rue Joseph Cugnot et le site Michelin. Le potentiel de desserte et l’impératif report modal suffisent à justifier ces orientations qui devront être présentées dans les plus brefs délais aux décideurs de la SNCF et de la région Centre-Val de Loire.
Les 2 autres gares jocondiennes à déplacer
Cette actualité est l’occasion de rappeler que le territoire jocondien porte également d’autres ambitions en matière de mobilité ferroviaire. Outre cette potentielle nouvelle gare, les 2 déjà existantes (Joué-Centre et La Douzillère) gagneraient à être déplacées. La première, qui est également la plus ancienne, souffre de sa mauvaise articulation avec la ligne A de tramway. L’absence d’un cheminement dédié, de signalétique et les 260 mètres qui séparent ces 2 axes rendent vaines toute tentative d’intermodalité. La construction d’une halte plus adaptée à hauteur de l’avenue de la République est envisagée de longue date.
Potentielle zone d’intermodalité tram-train à hauteur de l’avenue de la République
La Douzillère, desservie par la ligne de Loches, n’est pas en reste. La gare dont la qualité de service n’a eu de cesse de se dégrader au fil des ans mériterait d’être repositionnée 400 mètres plus au sud lorsqu’une connexion entre la voie ferrée SNCF et la ligne de tramway sera créée. Elle garantirait ainsi une correspondance quai-à-quai avec le tram et le tram-train et deviendrait la porte d’entrée métropolitaine sud pour tous les habitants de la vallée de l’Indre.
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