La Riche dit « oui » au tramway

 

La ligne 2 commencerait-elle à se dessiner ? Frédéric Augis commence son tour d’horizon des 22 communes afin de présenter les plans de la Métropole pour un réseau de transport à l’horizon 2050. Il était invité jeudi par la ville de La Riche à l’occasion d’un conseil municipal extraordinaire consacré à ce sujet.  Lors de cette soirée, toutes les attentions se sont tournées vers une échéance beaucoup plus proche : la seconde ligne de tramway.

Jusqu’à présent, les rumeurs relatives à la seconde ligne faisaient état d’une liaison entre l’hôpital Trousseau et Bretonneau. Par conséquent, La Riche ne devait pas être directement concernée par le tramway qui devait s’arrêter aux portes de la ville.

Dernièrement, des voix se sont élevées pour prôner un prolongement de ce futur axe vers l’ouest. Il semblerait qu’elles aient été entendues par le vice-président de la Métropole, Frédéric Augis, qui a décidé de réserver sa première intervention publique au conseil municipal de La Riche.

Ce choix fut pris à l’issue de la commission du 3 avril dernier. Elle avait réuni les 22 maires de la Métropole et le sujet du tramway avait été mis sur la table. Wilfried Schwartz, le maire de La Riche, s’était ensuite empressé d’annoncer la nouvelle en ayant pour objectif d’y « présenter les schémas envisagés pour le développement des lignes de tram et l’hypothèse sérieuse d’une desserte de la ville de La Riche ». Chaque mot était pesé, mais l’intention était très claire.

En déclarant « La Riche est prête pour le tram ! », Wilfried Schwartz a donné le ton du conseil extraordinaire de jeudi soir. Il promettait d’être riche en propositions, ce fut le cas.

Emplacement du futur éco-quartier Plessis-Botanique

Au début de mois, nous évoquions déjà la faisabilité d’un prolongement vers La Riche depuis le boulevard Tonnellé (voir La Riche aura-t-elle « son » tramway ?). L’hypothétique terminus devait se situer sur le parvis de la mairie.
L’équipe municipale a présenté hier soir un projet encore plus ambitieux avec une extension de 1,5 kilomètre, soit 500 mètres de plus que ce que nous imaginions précédemment. Cette option induirait un surcoût de 20 millions d’euros à ajouter à la somme globale du projet qui devrait s’élever à 250 millions d’euros pour le tracé Trousseau-Bretonneau. Le Plan Local d’Urbanisme (PLU) voté récemment a permis de prendre les mesures nécessaires pour réserver un certain nombre d’emprises indispensables au projet.

Proposition de tracé de la municipalité de La Riche

Le tronçon en commun est fidèle à nos projections. Le tramway deviendrait ainsi l’axe structurant du futur éco-quartier Plessis-Botanique. Nous avons appris à cette occasion que l’emplacement d’une station était d’ores et déjà matérialisé sur les plans. Bien que les terrains en soient encore eu stade de friche, les premières constructions sortiront de terre en 2019 tandis que les nouveaux habitants arriveront dès 2021. L’achèvement des travaux est prévu pour 2024, soit l’année prévue pour la mise en service de la seconde ligne. Un simple hasard du calendrier ?

Ces 1200 nouveaux logements pourraient peser dans la balance lorsqu’il faudra choisir quelle commune à desservir en priorité. Des chiffres qui contrastent avec sa jumelle de l’est dont la population est en baisse constante depuis les années 1990.

Le maire de La Riche est revenu sur sa volonté de réaménager la rue du 11 Novembre qui constitue le cœur d’un quartier prioritaire. Large, mais mal utilisée, les futurs travaux devraient permettre de réserver l’espace nécessaire à un mode de transport à haut niveau de service.

La rue du 11 Novembre sera profondément réaménagée

Les élus Larichois souhaiteraient que le tramway traverse la partie urbanisée de leur commune pour effectuer son terminus devant un lieu chargé d’histoire : le prieuré Saint-Cosme. Il pourrait en effet s’agir d’un endroit stratégique à plus d’un titre. Au-delà de son attrait culturel, la ville possède plusieurs terrains  qui pourraient facilement être transformés en un parking-relais. La proximité immédiate d’une sortie du périphérique permettrait de « capter » un nombre important d’automobilistes en les incitants à utiliser les transports en commun pour se rendre en centre-ville. De plus, Saint-Genouph et Bertenay pourraient obtenir une meilleure desserte par autobus. Elle est aujourd’hui très faible avec seulement une ligne Fil Bleu régulière.

De cette façon, La Riche souhaite devenir la « porte ouest » de la Métropole tourangelle. A long terme, nous pouvons imaginer une future place forte de l’intermodalité où le tramway et les bus seraient connectés à un téléphérique urbain enjambant la Loire comme l’avait imaginé Jean Germain. Cela est déjà le cas dans d’autres villes françaises (voir Brest, entre ciel et terre). Il y a un véritable déficit en termes d’infrastructures dans cette partie de l’agglomération. Pour traverser ce fleuve, un piéton ou un cycliste doit se reporter sur le pont Napoléon (2 kilomètres à l’est) ou celui de… Langeais !

Le prieuré de Saint-Cosme, future place forte de l’intermodalité ?

Frédéric Augis a écouté avec attention ces arguments en faveur du tramway. Comme à son habitude, il est resté très prudent et n’a pas souhaité faire de déclaration. Il reconnaît tout de même que La Riche a été mise en marge des politiques de transport de ces dernières années.

Autant dire que la commune semble bien partie dans la « course au tram » grâce à son dynamisme qui s’illustre notamment par la volonté de franchir le cap des 13 000 habitants dans 10 ans. Le potentiel est réel puisque 80% des Larichois et Larichoises travaillent à l’extérieur de la commune dont la moitié à Tours. Ce projet se concrétisera, mais la question est de savoir à quelle échéance : dès demain avec la ligne B ou dans un second temps grâce à une extension de ce deuxième axe ?

Naturellement, Wilfried Schwartz semble opter pour la première option. « La Riche est souvent discrète, mais quand les enjeux sont forts nous sommes très déterminés » confit-il.

Un texte intitulé « vœu du Conseil municipal de La Riche portant sur le passage sur le territoire communal d’une ligne de tramway » a été voté à la fin du conseil municipal extraordinaire. Sur 33 votants, il a obtenu 32 voix pour et une abstention. Le dénouement devrait avoir lieu après que Frédéric Augis ait achevé la présentation de sa vision des transports en 2050 aux autres communes de la Métropole (Chambray-lès-Tours, Saint-Pierre-des-Corps, Saint-Avertin…). En attendant, cela ne reste qu’un vœu…