Ligne B : des boulevards qui inquiètent

 

Début avril, nous étions allés à la rencontre d’un commerçant de la rue Giraudeau qui défendait un passage de la ligne B par le boulevard Jean Royer. Retour sur les dernières semaines de son combat et du temps fort qui s’annonce.

Alors que la concertation publique touche à sa fin, elle se terminera officiellement le 8 juin, le gérant du magasin 1001 Cuisines, Richard Moreau, continue de se mobiliser sur le terrain. Nous avons notamment pu le voir à 2 des 5 réunions publiques organisées au cours du mois de mai. Cela a été l’occasion pour lui de s’adresser directement aux responsables du projet et de leur faire part de ses inquiétudes. Elles se concentrent essentiellement sur l’avenir du boulevard Béranger et Heurteloup. Malgré le ton rassurant des élus de la métropole qui promettent que la plateforme sera située à au moins 3 mètres du mail arboré, il redoute son impact sur le moyen et long terme avec d’éventuels problèmes liés aux racines.

Des questions en suspens

« Les dernières semaines ont été particulièrement chargées puisque j’ai été rejoint par les principales associations de commerçants et artisans de la ville de Tours » nous précise-t-il. Ils semblent tous partager la même crainte, celle de la disparition annoncée d’une grande partie des stationnements existants qui, pensent-ils, pourraient nuire au dynamisme du centre-ville. Si la variante était retenue, les parkings en épis seront remplacés par les rails. Seuls ceux situés le long des bâtiments devraient subsister. Lors de la réunion publique de Tours, le vice-président métropolitain délégué aux mobilités, Frédéric Augis, a promis qu’il n’y aurait pas de perte d’emplacements et que des mesures compensatoires seront mises en place. Richard Moreau dénonce le « grand flou » qui entoure cette annonce. « Nous n’avons aucune précision quant aux modalités de cette restitution. Irons-nous jusqu’à construire un bâtiment destiné uniquement aux voitures dans notre coeur historique ? » s’inquiète-t-il.

Autre point noir, il craint que la desserte de la place Jean Jaurès ne soit pas aussi optimale que prévue. « À ma grande surprise, j’ai découvert qu’aucune station n’y est prévue. C’est pourtant l’endroit le plus fréquenté du réseau Fil Bleu après la gare de Tours ». Un choix surprenant qui l’amène à soulever d’autres interrogations, notamment en ce qui concerne l’intégration de la deuxième ligne au niveau des fontaines. Il réclame plus de transparence. « Les Tourangeaux veulent savoir si cette place emblématique sera transformée, et si oui, dans quelle mesure ». Pour l’heure, aucun plan n’a été dévoilé. Une discrétion qui laisse place à toutes les spéculations.

« On nous parle beaucoup d’intermodalité, poursuit-il, mais comment les correspondances seront-elles assurées avec une sortie du tram côté gauche, sur le mail, alors qu’elles se feront toujours par la droite avec les bus ? ». Il anticipe déjà de nombreux accidents s’il est nécessaire de traverser systématiquement la chaussée pour changer de mode de transport.

Un pique-nique pour la fin de la semaine

Alors que sa pétition gagne chaque jour de nouveaux signataires, il souhaite concrétiser son engagement en organisant samedi prochain à midi un pique-nique place Jean Jaurès. « Ce sera l’occasion pour nous de montrer à quel point nous sommes attachés à nos boulevards patrimoniaux lors de ce moment convivial » nous détaille-t-il. En conviant ainsi les citoyens à se joindre à lui, il entend pouvoir discuter des enjeux de la concertation et de la suite à donner à son mouvement. Tout un programme !