Ligne B : les casernes, ce grand flou

10 ans après le départ des derniers militaires des casernes Beaumont-Chauveau, le site s’est transformé en une friche urbaine de 10 hectares. Jeudi dernier, son avenir a fait l’objet d’une réunion organisée par la Ville de Tours et la SET, l’aménageur. La ligne B était au coeur des discussions.

La rencontre de jeudi soir était réservée aux riverains immédiats du futur quartier des casernes Beaumont-Chauveau. Parmi les 50 courriers d’invitation envoyés, une quarantaine d’entre eux ont répondu présents.

Un site multifonctionnel au coeur de Tours

La première partie a été consacrée à la présentation du projet de requalification urbaine qui se situe en plein coeur de Tours. Clément Mignet, directeur de la SET, et Valérie Dubreuil, chef de projets, ont rappelé leur volonté de créer entre 500 à 600 nouveaux logements tout en intégrant de nouveaux équipements publics, une résidence étudiante, des bureaux ainsi que des commerces. Un chantier qui ne devrait pas commencer avant 2025 étant donné les nombreuses étapes légales restantes à réaliser.

Implantées sur l’emplacement de l’ancienne abbaye bénédictine de Beaumont construite en 1002, le sol des anciennes casernes promet d’être riche en découvertes archéologiques. « 300 artefacts, dont une centaine de sépultures ont déjà été trouvé » a détaillé Clément Mignet. Le diagnostic commencera dès ce mois-ci sur la partie est du site avant de se poursuivre lors de la construction de la seconde ligne de tramway.

De Jean Royer à Béranger : un changement qui ne passe pas inaperçu

En effet, l’intégration d’un transport en commun en site propre a été pensée dès le projet initial, conçu par l’architecte-urbaniste Bruno Fortier et présenté il y a 8 ans. Alors qu’elle était prévue pour s’insérer dans la continuité du boulevard Jean Royer (axe n°1), nous savons que le tracé de la seconde ligne de tram a évolué au cours de ces derniers mois. Exit l’ancien boulevard Thiers, les élus de la Ville de Tours et de la Métropole se sont exprimés en faveur d’un passage par le boulevard Béranger. Notons que plusieurs riverains ont été surpris de constater que l’axe du boulevard Jean Royer était encore présent dans les documents projetés ce soir-là et qu’il était même le seul clairement identifiable.

Les 4 insertions du tramway étudiées pour desservir le quartier des casernes

Ce changement complexifie considérablement l’insertion de cette nouvelle ligne dans le projet des casernes Beaumont-Chauveau. Le directeur de la SET le reconnait volontiers.

Le tracé du tramway sur cette zone n’est pas encore défini. On a un travail de mise au point à réaliser pour faire passer au mieux le tramway dans ce projet, notamment dans la partie ouest

Clément Mignet, directeur de la SET

Déménagement et destruction au programme ?

Dès lors 3 variantes sont envisagées à partir de la rue du Plat d’Etain. 2 d’entre elles traverseraient le secteur déjà occupé par l’Université (n°3 et 4), ce qui contraindrait sa direction à déménager. Pire, la démolition d’un bâtiment réhabilité il y a seulement 6 ans serait inévitable ! Seule la proposition n°2 semble être crédible. Le tramway réaliserait son virage devant le pavillon de Condé de 1786, dernier témoin de l’histoire religieuse du site. Quoi qu’il en soit, la conception du quartier devrait être modifiée et des immeubles seraient déplacés.

Face à ces incertitudes, les habitants ont exprimé de nombreuses craintes. Parmi elles, les éventuels crissements dans les courbes. Le maire de Tours, Christophe Bouchet, s’est montré rassurant en expliquant qu’il « travaillait avec SKF à ce sujet pour réduire au maximum les nuisances grâce à une technique de graissage automatique des roues ».

Une gestion critiquée

L’initiateur d’une pétition défendant un passage de la ligne B par le boulevard Jean Royer, Richard Moreau, dénonce une « improvisation composée de trois solutions bancales ». Il pense que le maire de Tours « essaye de se dédouaner du choix du tracé en expliquant qu’il a été validé par la Métropole, alors que c’est son conseil municipal qui s’est prononcé en faveur du boulevard Béranger. Un choix qui a seulement été entériné par la Métropole ».

Vous l’avez compris, la seconde ligne de tramway n’a pas cessé de faire couler beaucoup d’encre. Espérons que les prochains mois nous permettent d’y voir plus clair sur le tracé retenu. En attendant, la SET met à disposition des habitants une adresse courriel afin de répondre à leurs interrogations : sav@set.fr.