L’événement Tours en selle se tenait ce week-end. Une nouvelle édition remarquée avec une programmation particulièrement riche : inauguration d’un tronçon du réseau Vélival, Vélotour, fête du vélo, arrivée du Paris-Tours… Retour sur les principaux temps forts.
C’est devenu un rendez-vous attendu par les Tourangelles et des Tourangeaux. Chaque année au début de l’automne, Tours en selle propose de mettre la petite reine à l’honneur le temps d’un long week-end. Du vendredi au dimanche, de nombreux temps forts ont été proposés par la Ville de Tours, Tours Métropole Val de Loire, le syndicat des mobilités de Touraine, le Collectif Cycliste 37 et la course cycliste Paris-Tours.
Tours inaugure l’itinéraire 10 du réseau Vélival
Ces derniers mois, les travaux visant à sécuriser les déplacements à vélo se sont multipliés dans la métropole tourangelle et plus particulièrement dans le centre-ville de Tours. La date était donc toute trouvée pour inaugurer un premier tronçon de l’itinéraire n°10 du réseau cyclable structurant Vélival. S’il doit relier à terme La Membrolle-sur-Choisille à Joué-lès-Tours, c’est pour l’heure le premier kilomètre situé entre la place Choiseul et la rue d’Entraigues qui a été officiellement mis en service ce samedi matin.
Le cortège composé d’élus et de sympathisants pro-vélos s’est élancé à 11h sur le pont Wilson, avec à sa tête le président de la métropole et maire de Joué-lès-Tours, Frédéric Augis, au côté de son homologue tourangeau, Emmanuel Denis. Le député de Tours, Charles Fournier, était également présent.
En route, plusieurs haltes ont été réalisées pour découvrir les nouveaux aménagements de la rue Marceau, désormais équipée d’une piste cyclable bidirectionnelle, et de la rue Georges Sand, dont la partie nord a été transformée en vélorue.
La visite s’est achevée dans le parking souterrain « Gare – Palais des Congrès » où la société Indigo vient de créer un important espace sécurisé pour les vélos, baptisé « Cyclopark« . Accessible sur abonnement, il est équipé d’un vestiaire avec des bancs à disposition ainsi que d’un espace atelier pour réaliser de petites opérations de maintenance.
« A Tours, il y a eu la N10, puis l’A10, place aujourd’hui à l’I10″, a expliqué le maire de Tours lors de sa prise de parole sur le parvis de la gare. Une exposition s’y tenait pour y présenter le plan d’apaisement porté par l’équipe municipale en lien avec les travaux du réseau Vélival.
Sur un total de 350 kilomètres à terme, 110 kilomètres devraient être achevés à l’horizon 2026 pour un montant prévisionnel de 81 millions d’euros. Jamais de telles sommes n’avaient été jusqu’à présent investies en faveur des modes actifs. Il faut s’en féliciter. Plusieurs brochures y étaient distribuées, dont le tout nouveau « guide des mobilités » qui présente avec exhaustivité l’ensemble des modes de déplacement disponibles à Tours.
Cap au nord pour le Vélotour !
Dimanche matin, changement d’ambiance pour la balade à vélo insolite Vélotour. Cette 6e édition s’élançait pour la 1re fois du parc de la Cousinerie, au nord de Tours. Comme bien souvent en ce moment, la pluie est venue jouer les trouble-fête. Pas de quoi pour autant décourager les près de 3100 personnes inscrites qui ont dû composer avec des chemins rendus difficilement praticables par la boue.
Avec plus de 30 minutes d’attente au départ, il fallait s’armer de patience pour partir à la découverte des 9 sites qui ouvraient exceptionnellement leurs portes au public le long du parcours de 17 kilomètres. Les cyclistes ont ainsi pu visiter les ateliers de la brasserie La P’tite Maiz’, la Cité des Formations ou bien encore pédaler au milieu des avions – à l’aéroport de Tours – et des camions des pompiers, au centre de secours du quartier de l’Europe.
Exit donc le parcours dans le centre-ville de Tours des précédentes éditions. Cette année, les participants ont pédalé entre Tours, Notre-Dame-d’Oé et Parçay-Meslay. Dans l’hyper-centre, les habitants ont tout de même pu profiter du traditionnel « dimanche sans voiture », dans un secteur allant de la place de la Victoire à la Cathédrale et des bords de Loire aux boulevards Béranger et Heurteloup.
A la différence d’autres villes, il est toujours dommage de constater que la municipalité n’exploite pas davantage cette initiative pourtant intéressante. Des animations autour de la thématique des mobilités au coeur de cette zone auraient pour mérite de rendre cette journée plus vivante.
Pluie et boue au programme du Paris-Tours
Outre le « dimanche sans voiture », la circulation était également perturbée par l’arrivée du Paris-Tours. Créée en 1896, la célèbre course surnommée la “Classique des feuilles mortes” est l’une des plus anciennes du calendrier professionnel, aux côtés du Paris-Roubaix. Conçu pour célébrer l’inauguration du vélodrome de Tours, le Paris-Tours a connu de nombreuses évolutions de parcours, tout en conservant une distance d’environ 250 kilomètres.
Le départ, initialement fixé à Paris, a été successivement déplacé, passant par Versailles puis Saint-Arnoult-en-Yvelines, avant de se fixer dans l’Eure-et-Loir en 2009. Après quelques variations entre différentes villes, c’est à Chartres que le coup d’envoi est désormais donné depuis 2018.
Traversant trois départements (Eure-et-Loir, Loir-et-Cher, Indre-et-Loire), la course se distingue par son final spectaculaire : les “chemins de vignes”. Cette année, pour l’édition 2024, ce ne sont pas moins de 10 chemins, cumulant 10 kilomètres, qui attendaient les coureurs dans les 50 derniers kilomètres, promettant un final aussi technique que palpitant.
Pour cette 118e édition, Christophe Laporte s’est imposé au terme d’une course marquée par la boue et la pluie, offrant un véritable spectacle d’endurance et de détermination. « Avec les chemins, la boue et la pluie, c’était très dangereux. J’étais très nerveux au début, avant les secteurs », a confié Laporte à l’arrivée, le visage couvert de terre, mais le sourire aux lèvres.
Le coureur a su parfaitement gérer les conditions difficiles, plaçant une attaque décisive dans le dernier kilomètre de l’arrivée qui lui a permis de distancer Mathias Vacek et Jasper Philipsen, qui complètent le podium. Chez les espoirs, Antoine L’Hote a également brillé, remportant la victoire au terme d’une belle bataille face à Mikkelsen Pelle Koster et Halvor Dolven.
Les deux victoires sont donc revenues à des coureurs français. Le public, malgré les conditions climatiques, s’est massé en nombre tout au long du parcours pour les soutenir.
Fréquentation timorée pour la fête du vélo
Si la pluie n’a pas découragé les cyclistes professionnels et amateurs, elle a visiblement refroidi bon nombre de visiteurs de la fête du vélo. Comme lors des années précédentes, tous les acteurs locaux de l’écosystème du vélo étaient réunis dans un village gratuit installé place Anatole France. Une vingtaine d’entre eux disposaient d’un stand.
L’occasion d’aller à la rencontre de porteurs de projets liant insertion et solidarité comme le service de vélo-taxi « Co-Hop' » ou « En Selle Marcelle » qui proposent aux personnes âgées ou en situation de handicap des sorties en triporteur.
Le Collectif Cycliste 37 organisait également une bourse aux vélos sous la forme d’un dépôt-vente entre particuliers. Les plus téméraires avaient même la possibilité de partir à la découverte des aménagements cyclables tourangeaux à travers un espace game urbain d’environ 7 kilomètres co-organisé par la Ville de Tours et l’Enquête tourangelle.
Le rendez-vous est déjà donné pour l’édition 2025. Souhaitons qu’elle soit accompagnée d’une météo plus clémente et par l’inauguration de nouveaux itinéraires cyclables du réseau Vélival. Nous savons d’ores et déjà que les travaux s’annoncent nombreux au cours des prochains mois.
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