La Riche : les futurs expropriés protestent, le maire et son escorte policière les évitent

Les futurs expropriés de la seconde ligne de tram se réunissaient pour la première fois ce mercredi 17 mars. Ils souhaitaient aller à la rencontre de leurs élus à l’occasion du conseil municipal de la Ville de La Riche. Une manifestation pacifique, mais sous haute sécurité. Le maire de la commune a pris soin de les éviter en arrivant sous escorte policière après leur départ.

Vous aviez découvert certains de leurs portraits le 6 mars dernier sur letramdetours.net. Les futurs expropriés larichois de la seconde ligne de tramway donnent un nouvel élan à leur combat. A l’occasion du conseil municipal de la commune qui se tenait ce mercredi 17 mars à 18h, une vingtaine d’entre eux se sont réunis dès 17h30 à l’entrée de la salle des fêtes où se tenait l’événement. Certains sont même venus en famille. C’est le cas de David Clément, accompagné de son épouse et de ses enfants. Rappelons que 45 maisons seront détruites et une centaine de personnes devront être relogées dans le cadre de l’élargissement de la moitié sud de la rue de la Mairie afin d’y faire passer le tram en 2025. Des biens sont également concernés route de Saint-Genouph, sur l’emplacement du futur parking-relais « Bords de Loire ».

Le 1er adjoint de La Riche s’explique avec Nicole Minier, propriétaire au 116 rue de la Mairie

Des échanges vifs, mais non violents

Une première action collective et pacifique qui en appellera d’autres. « Ce n’est qu’un début », entend t-on dans le rang serré derrière la bannière confectionnée par Nicole Minier, propriétaire d’un appartement au 116 rue de la Mairie. « Les indemnisations qui nous sont proposées ne tiennent pas compte de l’envolée actuelle des prix à La Riche », rappelle-t-elle. Des propos démentis par le 1er adjoint de la commune, Filipe Ferreira-Pousos, qui a échangé durant près de 30 minutes avec les propriétaires présents. « Les offres prennent en compte les prix du marché », insiste-t-il. Il nous explique qu’un tiers des personnes concernées ont accepté une acquisition à l’amiable. Selon lui, seuls 3 ou 4 dossiers seraient réellement dans une impasse.

Un risque de « casse sociale » ?

Olivier Gentilleau alerte l’élu en charge du dossier sur la « casse sociale » qui serait à venir. Sa belle-mère de 91 ans est invitée à quitter son domicile d’ici la fin de l’année prochaine. Alors que ses collègues arrivent tour à tour sur place, le 1er adjoint en charge du dossier du tramway se déclare être ouvert à la discussion. Il affirme avoir rencontré individuellement tous les propriétaires concernés. Un point démenti par les manifestants. Il refuse cependant d’organiser une réunion d’information pour l’ensemble des riverains. « Chaque dossier est différent, il est important de les traiter individuellement ».

L’élu en charge du dossier du tramway fait face aux riverains

Wilfried Schwartz arrive en catimini sous importante escorte policière

A l’approche du début du conseil municipal et du couvre-feu, les participants doivent se rendre à l’évidence. Ils ne pourront pas échanger ce soir avec leur maire, Wilfried Schwartz. L’homme est également Président de Tours Métropole Val de Loire et du Syndicat des Mobilités de Touraine (SMT). Il sait se faire discret sur ce sujet, cette soirée ne semble pas faire exception. Il brille par son absence. La banderole est remballée, chacun rentre chez soi.

L’histoire de ce début de conseil municipal un peu particulier aurait pu s’arrêter là, mais le coup de théâtre survient à 18h15. Alors que les futurs expropriés ont quitté les lieux, un premier fourgon de la Police nationale se positionne à l’entrée du chemin des Tourelles. Quelques instants après, un second véhicule fait son apparition rue du Petit Plessis. La situation est confuse. Très vite, une escorte se forme autour d’une citadine. Il s’agit du véhicule transportant Monsieur Schwartz. Le convoi composé d’une quinzaine de policiers s’engouffre rapidement sur le site en empruntant une voie de service menant à une porte dérobée. Le maire pénètre dans la salle des fêtes, le Conseil municipal, organisé à huis clos, commence avec quelques minutes de retard. La question du tramway ne sera pas abordée de la soirée.

« Notre maire a une attitude sournoise »

Très vite, les futurs expropriés ont appris la nouvelle. Interrogés, ils vivent ce stratagème comme un affront. « Notre maire a une attitude sournoise envers nous. Il y a les beaux discours, mais les faits parlent d’eux-mêmes. Monsieur Schwartz semble craindre ses administrés. Alors que nous souhaitions échanger calmement avec lui, il nous évite et choisit de se faire escorter par la Police. C’est un dispositif totalement surdimensionné » pense l’un d’entre eux. Une soirée au goût amer qui, semble-t-il, n’a fait que renforcer leur détermination.

Pour découvrir l’ensemble du projet, rendez-vous sur notre page « Ligne B ».