Congrès FUB : Tours Métropole dévoile son futur réseau cyclable de 1000 kilomètres

Le congrès de la Fédération des Usagers de la Bicyclette (FUB) est l’occasion pour Tours Métropole Val de Loire de dévoiler son schéma directeur cyclable. Il a pour objectif de créer un réseau de 1000 kilomètres à l’horizon 2026. Toutes les communes sont concernées. Tour d’horizon des aménagements à venir.

Durant 3 jours, le coeur de la Touraine bat au rythme de la petite reine. La ville de Tours a été choisie par la Fédération des Usagers de la Bicyclette (FUB) pour y organiser son congrès annuel. Plusieurs centaines de personnes provenant de la France entière ont fait le déplacement pour participer aux différentes tables rondes et aller à la rencontre des exposants. Parmi eux, plusieurs acteurs institutionnels du territoire, dont la Ville de Tours et Tours Métropole Val de Loire.

215 millions d’euros sur 4 ans

L’intercommunalité de 22 communes a choisi de frapper un grand coup en profitant de cet événement pour rendre public son schéma directeur cyclable. Ce plan, destiné à être déployé sur la période 2022-2026, ambitionne de doter la métropole d’un réseau de 1000 kilomètres. Soit 300 kilomètres supplémentaires de plus qu’aujourd’hui. Précisons que seul 1 kilomètre sur 3 sera réellement une voie cyclable, le reste se fera sur des axes partagés avec les automobilistes. Afin d’y parvenir, un budget de 215 millions d’euros est prévu. Une enveloppe de 2,7 millions d’euros a déjà été utilisée l’an passé pour réaliser les premiers aménagements sur les communes de Rochecorbon (2,5 kilomètres), Fondettes et Luynes (4 kilomètres).

Nouvel aménagement cyclable à Fondettes

La diffusion de ce document produit par l’agence d’urbanisme (ATU) peut sembler quelque peu hâtive. En effet, il n’a pas encore été soumis au vote des élus métropolitains. Cela devrait être cependant le cas dans les semaines à venir. Le plan présenté est celui de la version du 2 décembre 2021. Il est probable que des ajustements soient encore réalisés, mais les grandes lignes des 13 itinéraires structurants sont définitives. Ils se décomposeront de la manière suivante :

  • Itinéraire n°1 : Monnaie/Esvres-sur-Indre
  • Itinéraire n°2 : Saint-Antoine-du-Rocher/Montbazon
  • Itinéraire n°3 : Cerelles-Langennerie/Veigné
  • Itinéraire n°4 : Larçay/Druye (4a : Saché) (4b : Savonnières)
  • Itinéraire n°5 : Tours – Petite Arche/Saint-Cyr-sur-Loire – Equatop
  • Itinéraire n°6 : La Ville-aux-Dames – sud/La Riche – La Grange David
  • Itinéraire n°7 : Saint-Pierre-des-Corps – gare TGV/Berthenay (7a : Saint-Cyr-sur-Loire)
  • Itinéraire n°8 : La Ville-aux-Dames – nord/La Riche – Fac médecine
  • Itinéraire n°9 : Vouvray/Saint-Etienne-de-Chigny (9a : Luynes) (9b : Pernay) (9c : Saint-Roch)
  • Itinéraire n°10 : La Membrolle-sur-Choisille/Monts
  • Itinéraire n°11 : Rochecorbon/Luynes
  • Itinéraire n°12 : Rochecorbon/Saint-Cyr-sur-Loire – L’Escale
  • Itinéraire n°13 : Parc Grandmont/Joué-lès-Tours – espace Malraux

Vous l’aurez compris, toutes les communes métropolitaines sont concernées. Le programme se veut même être plus ambitieux. Il cherche à connecter les principales villes des communautés de communes voisines telles que Monts, La Ville-aux-Dames ou bien encore Monnaie.

Le pont de Saint-Cosme à La Riche

La construction de 2 ouvrages d’art est également annoncée. Celui enjambant la Loire à hauteur du pont de Saint-Cosme, entre La Riche et Saint-Cyr-sur-Loire semble être prioritaire étant donné l’absence de possibilité de franchir ce secteur autrement qu’en voiture. Nous ne pouvons que nous montrer plus réservés pour le second, prévu à la hauteur du pont d’Arcole. La piste cyclable transitoire actuelle ne demande qu’à être pérennisée, mais elle est menacée, car elle occupe une bande de circulation. Précisons qu’à cet endroit, 9 voies réservées aux automobilistes (!) permettent encore de relier Saint-Avertin à Tours. Investir dans la construction d’une passerelle dédiée aux modes actifs serait un non-sens économique et politique.

Les résultats du Baromètre des Villes Cyclables 2021 dévoilé

L’un des temps forts du congrès de la FUB est toujours l’annonce des résultats du Baromètre des Villes Cyclables. Cette grande enquête nationale se tient tous les 2 ans. Chaque habitant, qu’il soit cycliste ou pas, a la possibilité d’évaluer la qualité des aménagements cyclables de sa commune. Lors de cette édition 2021, 277 384 contributions ont été recensées. Près de 100 000 de plus qu’en 2019 !

A Tours, 1296 personnes se sont exprimées. L’analyse de leurs réponses permet à la ville de recevoir la note de 3,46 et la mention « moyennement favorable ». Par rapport à 2019, la progression ressentie est de 37%. La fermeture du pont Wilson aux automobilistes, la piste cyclable de la rue Buffon et la réfection du boulevard Heurteloup sont notamment saluées. De premiers efforts encourageants qui doivent cependant en appeler d’autres si Tours veut un jour se hisser au même niveau que Grenoble (noté 4,21) ou Strasbourg (4,18).

Des résultats peu satisfaisants pour la métropole et le département

Pour être qualifiée, chaque municipalité doit recevoir au moins 50 réponses. Dans l’aire métropolitaine, seules 10 d’entre elles, sur 22, y sont parvenues. La preuve que la place du vélo doit encore être âprement discutée dans des territoires plus ruraux. Si des villes comme Saint-Cyr-sur-Loire (3,32) ou Chambray-lès-Tours (3,29) s’en sortent avec la même mention que Tours, la situation est plus critique à La Riche (3,08) et Saint-Avertin (2,97) où le climat est jugé comme étant « plutôt défavorable » à la pratique du vélo. En bas du classement, nous retrouvons Joué-lès-Tours (2,56) – 2e ville du département – et Saint-Pierre-des-Corps (2,37). Avec ces notes peu honorables, l’inaction de ces communes est clairement pointée du doigt par les répondants.

A l’extérieur de la métropole, les principales villes du département ne s’en sortent guère mieux. Loches reçoit la note de 2,36, Amboise de 2,63 et Chinon de 2,72. Paradoxalement, quelques municipalités de taille moyenne parviennent à tirer leur épingle du jeu. C’est par exemple le cas de Reugny (1750 habitants) qui se voit noter 3,40. La présence de la voie verte « Saint-Jacques à vélo » n’est sans doute pas totalement étrangère à ce bilan plutôt favorable. Preuve, s’il en fallait une, que l’utilisation de la petite reine n’est pas l’apanage des grands centres urbains.

Tous les résultats du Baromètre des Villes Cyclables 2021 sont à retrouver sur cette page.