Ligne B : le centre-ville de La Riche sous les pelles des démolisseurs

À La Riche, le tram transforme déjà le centre-ville. Les pelleteuses s’activent le long du tracé de la future ligne B, entraînant la disparition de plusieurs dizaines de maisons et bouleversant autant de vies. Une transformation urbaine d’ampleur, symbole d’un projet qui dépasse la seule question des mobilités.

Nous le répétons souvent ici : la construction d’un tram est bien plus qu’un projet de mobilité, il est aussi un puissant levier d’urbanisme. Il s’agit d’ailleurs là de l’une des spécificités du « tramway à la française ».

La métamorphose d’un centre-ville

La 2e ligne de tram de la métropole tourangelle en fait une nouvelle fois la preuve. D’impressionnants travaux de démolition sont en cours à La Riche, sur la partie sud de la rue de la Mairie et la partie nord de la route de Saint-Genouph.

Il y a bien longtemps que la Touraine n’avait pas connu une intervention aussi majeure. Les plus anciens pourront la comparer à la reconfiguration de la rue des Tanneurs à Tours ou de la rue Gamard à Joué-lès-Tours.

Lorsque le tracé de la ligne B a été décidé, le maire de l’époque, Wilfried Schwartz, ne s’en cachait pas. Avec l’arrivée du tramway, le centre-ville de La Riche allait être amené à changer profondément de visage. Il a depuis été remplacé par Sébastien Clément, mais ses paroles ont tout de même été suivies d’actes.

La fin du combat

Ces démolitions marquent l’épilogue d’un épisode particulièrement douloureux pour les larichoises et les larichois. Derrière les dizaines de maisons qui disparaissent sous les pelles, ce sont autant de vies et de destins bouleversés. Si quelques-uns avaient accepté rapidement une acquisition à l’amiable par le syndicat des mobilités de Touraine (SMT), ils ont été nombreux à s’y opposer.

Un collectif de futurs expropriés s’était même constitué. Les relations avec la mairie étaient alors particulièrement tendues. Ses membres dénonçaient des indemnisations insuffisantes et une communication défaillante de la part des pouvoirs publics. Nous avions fait le portrait de certains d’entre eux en 2021, avec des témoignages poignants. Des familles avaient appris la démolition de leur logement ici même.

Le début d’une longue période de travaux

Depuis, les négociations se sont poursuivies et la ligne B a été déclarée d’utilité publique en juin dernier. La plupart des habitants ont à présent quitté les lieux, pour laisser place aux pelles des démolisseurs.

Une question demeure en suspens : quels futurs projets immobiliers remplaceront ces bâtiments ? Les décideurs restent pour l’instant très discrets. La cicatrice promet pourtant d’être béante.

Le SMT indique que ces travaux préalables dureront jusqu’en décembre, avant de laisser place au dévoiement des réseaux puis à la construction de la ligne à proprement parler.

Afin de permettre leur réalisation – ainsi que le déploiement du réseau de chaleur biomasse métropolitain – la rue de la Mairie est actuellement fermée à la circulation. Une déviation est proposée par la rue des Hautes Marches. La desserte locale ainsi que les accès piétons et vélos sont maintenus.

La rue de la Mairie est fermée à la circulation automobile depuis la mi-octobre