L’édition 2021 du baromètre des villes cyclables a permis de recueillir plus de 270 000 réponses dans toute la France. Une hausse de 85 000 participants par rapport à 2019. Tours n’a pas échappé à cette dynamique. Si l’intégralité des résultats va bientôt être communiquée, une première cartographie des améliorations et des points noirs relevés par les cyclistes vient d’être rendue publique. Des données déterminantes pour les décideurs.
Nous vous en parlions le 27 novembre dernier, la FUB (Fédération des Usagers de la Bicyclette) organisait fin 2021 la 3e édition de son désormais célèbre baromètre des villes cyclables. Son objectif est simple : permettre aux habitants d’une commune de s’exprimer sur la qualité des aménagements cyclables grâce à un court questionnaire. Avec plus de 270 000 réponses reçues sur tout le territoire, les données ainsi recueillies constituent un précieux outil pour les élus et les techniciens.
A partir de ces éléments, chaque ville se verra attribuer une note allant de « G » à « A+ ». Alors qu’elles seront bientôt connues, la FUB a diffusé en ce début de semaine une première synthèse du baromètre 2021. Elle porte sur la carte que les internautes devaient compléter afin de déterminer les secteurs où des améliorations ont été observées, mais aussi les principaux points noirs dangereux pour les cyclistes, et les espaces en manque de stationnements.
Des progrès salués par les participants
Etant donné le nombre important de participants pour la ville de Tours, la cartographie est extrêmement parlante. Les progrès sont localisés et se limitent aux aménagements menés dans le cadre du réseau cyclable transitoire. Initié en 2020 par Tours Métropole Val de Loire à la sortie du premier confinement, rappelons qu’il demeure en grande partie inachevé. Rue Buffon, la création d’une piste cyclable bidirectionnelle de qualité est saluée, bien que son prolongement jusqu’à la Loire via la rue Voltaire ne semble plus être à l’ordre du jour.
La fermeture aux véhicules motorisés du pont Wilson paraît être aussi plébiscitée puisqu’il s’agit de la zone recensant le plus de réponses positives. Il est suivi de près par le boulevard Heurteloup dont l’enrobé a été récemment refait avec une délimitation entre l’espace pour les piétons et les cyclistes, malgré des intersections qui restent toujours aussi accidentogènes.
Autre aménagement transitoire remarqué, celui du pont d’Arcole qui relie Tours à Saint-Avertin. Espérons que cette nouvelle puisse être en mesure d’infléchir la balance alors que sa pérennisation n’est toujours pas acquise. Parfois, une intervention minime peut facilement améliorer une situation problématique. C’est le cas de l’avenue de Grammont dont l’utilisation du couloir bus central a été autorisée aux cyclistes.
Les points noirs demeurent nombreux
Parfois, certaines reconfigurations de voirie ne font pas l’unanimité. La création d’une improbable bande cyclable centrale rue des Tanneurs – à l’opposé de là où elle devrait être – en fait partie. Certains la relèvent comme étant un progrès alors que d’autres la voient comme un point noir. Ce n’est pas le cas du rond-point situé à l’intersection avec le pont Napoléon et la rue de la Victoire qui est qualifié d’extrêmement dangereux par les participants.
De manière générale, l’ensemble des giratoires de la ville sont décriés. Cela est d’autant plus vrai à Saint-Sauveur où une piétonne a été mortellement fauchée en novembre dernier. Sa transformation prochaine en infrastructure « à la néerlandaise » est une bonne nouvelle qui ouvrira, espérons-le, la voie à une réflexion métropolitaine plus large. Contrairement à ce qui a pu être lu récemment dans la presse, ce n’est pas un énième éloignement entre les modes actifs et les automobilistes – et encore moins un feu « à la demande » pour les piétons – qui règlera le problème. Seul un apaisement général de ce secteur trop souvent létal est viable.
Si certaines artères à l’aménagement déficient resteront difficiles à traiter (rue Nationale, avenue André Maginot…), la cartographie de la FUB met surtout en avant l’inaction des décideurs politiques pour sécuriser les usagers de la route les plus vulnérables. De nombreux répondants ont par exemple identifié la rue Giraudeau comme étant un site à améliorer en priorité. Malgré une largeur moyenne de 14 mètres, absolument rien n’est présent pour protéger les cyclistes de l’important flux automobile, et ce, malgré le caractère structurant de cet axe nord-sud long de 1,5 kilomètre. Ses perpendiculaires – rue de Boisdenier et rue d’Entraigues en tête – ne sont guère mieux loties. Notons que cette dernière devrait faire l’objet de travaux en 2022.
Un manque de stationnements en hyper-centre
Dernier volet du baromètre des villes cyclables, les cyclistes étaient invités à localiser les espaces où ils souhaiteraient voir davantage de stationnements pour leur vélo. Le centre ancien regroupe la majorité des réponses avec des demandes qui se concentrent autour des places Plumereau, Anatole France, des Halles et Jean Jaurès. Les abords de la gare sont également cités. C’est à cet endroit qu’a été inauguré en fin d’année un garage à vélos sécurisé de 168 places. Preuve, s’il en fallait une, que les choses avancent.
La cartographie interactive recensant l’ensemble de ces éléments est consultable sur le site parlons-velos.fr.
Laissez un commentaire